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La philosophie comme savoir de l’existence - Alain Juranville, Philosophe

Ouvrages

La philosophie comme savoir de l’existence

Publié en trois volumes : L’altérité, Le jeu, L’inconscient, en 2000 aux PUF

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Est annoncé dans cet ouvrage en trois volumes tout le système du savoir1 développé selon une méthode délibérément conceptuelle et structurale, ce savoir n’étant ici envisagé que dans ses principes (I° partie, I° et II° livres), et non pas dans son développement logico-linguistique (qui concernerait, en discussion avec la philosophie analytique, les II°, III° et IV° parties). Cet ouvrage ne propose même que le I° livre (Existence et inconscient) de la I° partie (Savoir philosophique et inconscient).

Ce qui est supposé d’emblée et qu’on va chercher à démontrer à travers les trois chapitres (correspondant aux trois volumes de l’ouvrage alors publié), c’est, dit abstraitement, que l’inconscient est l’essence de l’existence. Qu’il est, à la fois, l’identité à partir de quoi on entre dans l’ex-sistence vers l’Autre et à partir de quoi on se défait de soi pour accueillir ce qui viendra de l’Autre ; et, en même temps, l’identité qui se recréera à partir de là.

Le premier chapitre (et volume), L’altérité, est une discussion avec Kierkegaard qui, le premier de façon décisive dans l’histoire de la philosophie, a dégagé l’existence, et donc d’abord l’altérité, comme phénomène essentiel. Dans les trois moments de ce chapitre et volume — la séparation, le choix, la répétition — sont abordées les trois sphères de l’existence que Kierkegaard a distinguées. En elles sont retrouvées trois des structures existentiales présentées dans Lacan et la philosophie : dans la sphère esthétique, la perversion ; dans la sphère éthique, la névrose ; dans la sphère religieuse véritable (la paradoxale), la sublimation. Il y avait certes une quatrième structure existentiale, la psychose ; elle aurait bien son correspondant dans une sphère de l’existence qui serait la sphère métaphysique, mais Kierkegaard l’évoque comme une sphère impossible pour l’homme. Avec la répétition et la sphère religieuse, serait en tout cas acceptée radicalement l’altérité. Ce qui ne peut être affirmé dans un savoir philosophique que quand cette sphère est interprétée comme sublimation.

Le deuxième chapitre (et volume), Le jeu, est une discussion avec Heidegger. Le jeu essentiel est ce au nom de quoi Heidegger critique la raison, la raison ordinairement conçue, qui déduit tout ce qui est à partir d’un principe toujours déjà là, sans rien d’essentiellement imprévisible. L’homme se découvrirait pris dans le jeu de l’Etre (ou de l’Ereignis, de l’Evénement), de l’Etre comme Autre. On veut ici présenter le sujet humain pouvant, comme individu, dans l’épreuve de la finitude, en venir à créer, sur fond de ce jeu primordial, des jeux nouveaux, dont celui d’une raison philosophique nouvelle. La philosophie apparaîtrait comme un mode particulier de la poésie.

Le troisième chapitre (et volume), L’inconscient, est une discussion avec Lacan et Lévinas. On y montre l’homme accédant, comme individu, à la création ; les conditions requises pour cela, et qui viennent de l’Autre : la grâce (Lacan), l’élection (Lévinas), la foi ; le travail par lequel il faut passer ; la jouissance suprême, spirituelle, qu’on atteint alors. Lévinas ne dit certes rien de cette jouissance, ne voyant dans la jouissance (dont il parle quand même abondamment) que ce par quoi l’homme s’enferme sur lui-même. Mais, lui qui avait longtemps refusé l’inconscient tel que Freud le présente, il a dû y reconnaître finalement, rejoignant l’inconscient tel que Lacan l’a réinterprété, la subjectivité vraie que lui-même avait exaltée contre la conscience, la subjectivité éthique de la substitution au prochain : « C’est le sens de l’inconscient, nuit où se fait le retournement du moi en soi, sous le traumatisme de la persécution — passivité plus passive que toute passivité, en deçà de l’identité [ordinaire, précisons], responsabilité, substitution ».